
Tout d’abord, j’aimerais préciser qu’il est impératif de ne pas juger, ni enfermer une personne qui a une orientation sexuelle différente, ça vaut pour toutes les personnes. Dans certaines paroisses il peut y avoir des paroles blessantes ou des regards qui disent beaucoup. Ceci n’est vraiment pas digne d’un chrétien.
L’accueil, la présence, le partage sont très importants. La personne homosexuelle ne doit pas être mise à part ou être considérée comme un chrétien de seconde zone. Comme chacun, elle chemine avec son histoire, sa particularité. Il faut s’intéresser à nous. Nous connaître afin de sortir des idées préconçues et des images véhiculées par les médias… Ce qui entraîne la méfiance, l’indifférence ou le rejet est la plupart du temps le signe de l’ignorance. Connaître c’est naître avec, et à partir de là pouvoir communiquer, se comprendre.
Ce qui est difficile pour les personnes homosexuelles, c’est la solitude. Les familles par leur accueil, leur chaleur, sont un pôle indispensable pour tout homme, comme nous l’a rappelé dernièrement le Pape François dans Fratelli Tutti. L’important est de créer du lien par la présence et l’écoute, en aidant. Pouvoir être accueilli est la seule façon de sortir de la solitude : c’est quand la fraternité dépasse les liens du sang. Quand on commence à se sentir coresponsables, cocréateurs ensemble. Les premières communautés chrétiennes ont réussi cet exploit de la famille au-delà du clan, et du sang. Ce fut l’une des plus grandes révolutions mondiales, aujourd’hui trop ignorée.
Nous devons être des Simon de Cyrène les uns pour les autres dans nos épreuves respectives.
De nombreuses familles découvrent l’homosexualité de leur fils ou de leur fille. Ces familles ne doivent pas rejeter leur enfant mais l’accueillir tel qu’il est, un enfant, un don de Dieu. Elles doivent l’aimer, le chérir et le comprendre. Ne le jugez pas, accueillez ce qu’il vit non pas comme un obstacle mais comme un défi pour diffuser encore plus d’amour. Chers parents, ne vous flagellez pas sans cesse en vous demandant mais qu’ai-je fait pour qu’il soit ainsi ? Aimez-le dans la tendresse, il en a besoin. Votre présence et votre soutien sont primordiaux. Qui mieux que sa famille pour vous aimer, vous comprendre, vous aider. N’imaginez pas qu’il faille voir un médecin spécialiste pour qu’il guérisse, ce n’est pas une maladie. C’est un chemin particulier, un magnifique chemin de sainteté à vivre qui va nécessiter différentes étapes durant lesquelles vous ne devez pas le juger même si parfois certains de ces positionnements peuvent vous choquer. Remettez tous les jours votre enfant à Dieu dans la prière.
Il faut créer une chaine d’amour pour soutenir et accompagner chacun en le respectant. La prière doit-être au centre de toutes initiatives, elle doit-être le socle qui permet de construire des ponts entre tous. Sans la prière, il ne peut y avoir une véritable communauté.
Alors oui, la famille a un rôle fondamental et primordial.
« L’avenir de l’humanité passe par la famille » disait saint Jean-Paul II et son rôle est fondamental et prophétique pour la personne homosexuelle. La personne homosexuelle peut aussi énormément apporter aux familles.
Mon équilibre affectif dépend de tous ceux qui m’entourent, en famille ou non. Les familles rayonnent leur amour autour d’eux, d’une manière toute spéciale, et la personne homosexuelle peut bénéficier de cette chaleur comme tout autre. La famille, ce n’est pas un concept que l’on peut déconstruire car ce n’est pas une construction : ce n’est pas fabriqué, ça éclot, ça grandit, ça s’épanouit. Ce que je veux dire, c’est qu’on ne peut pas “faire famille” de n’importe quelle manière, et la personne homosexuelle n’est pas à mettre en opposition au schéma familial. La forme de solitude prophétique qu’elle assume n’est fertile que dans une perspective spirituelle. La solitude sans le prophétique, c’est un échec, c’est un mal. La solitude n’est fertile qu’à la condition du prophétique, et de l’association aux familles dans un plan commun. L’avenir de l’humanité selon l’Amour de Dieu.
La famille, c’est avant tout la matrice dans laquelle grandit l’enfant après le ventre de la mère. C’est une matrice protectrice, l’apprentissage de la qualité d’homme et de femme. La personne homosexuelle bénéficie aussi de cela, pour peu qu’elle ait la chance d’avoir une famille aimante.